Et bien je prends finalement le temps pour vous montrer quelques photos du projet sur lequel j'ai travaillé les 7 derniers mois. Malheureusement, j'ai pas pris assez de photos à mon goût, pas toujours évident de trainer la caméra sur le terrain. J'ai vu énormément de faune mais je vais me concentrer sur l'herpétofaune vu l'orientation du forum.
Alors depuis avril dernier, jusqu'à tout récemment, je me trouvais en outaouais, un peu à l'ouest du Parc Gatineau, à suivre des tortues, que peux-t-on demander de mieux?!
J'ai débuté cet emploi dans le cadre d'un stage de fin de technique de bioécologie de 25 jours. La majorité de mon stage a consisté à faire de la recherche active et de poser des verveux afin de capturer les 30 tortues mouchetées manquantes. Le projet consiste en fait à suivre 50 tortues sur une période de 2 ans. Comme le projet a débuté en 2009, 20 tortues avaient déjà été équipées d'émetteur. Évidemment, pour chaque tortues capturée (mouchetées), des données morphométriques ont été noter et chaque tortues correspondant à l'échantillon désiré était munie d'un émetteur. Cet émetteur est fixé à la marge arrière de la dossière. Pour ceux et celles qui pourrait se poser des question quant à savoir si celui-ci peut nuir à l'animal, sachez que son poid doit correspondre à maximum 5% du poid total de l'animal.
Quelques écailles au niveau des pattes sont récupérer afin de faire un suivi génétique.
Chaque tortue possède une marque permettant l'identification de l'individu. En limant certaines écailles marginales de la dossière, il est possible d'associer l'individu à un numéro didentification.
Par la suite, la pose d'émetteur
Évidemment, cela engendre un certain stress à l'animal mais les tortues, particulièrement les mouchetées ne le démontre pas, alors il est important de laisser un repos à l'animal entre chaque manipulations.
Avant d’aller plus loin, je dois vous dire que l’outaouais est selon moi un must pour tout amateur d’herpétologie. J’ai vu au courant de mon été plus d’herpétofaune qu’au courant de toutes mes années d’observation. Il y a une grande diversité et une abondance que j’ai rarement vue ailleurs, en plus d’y compter certaines espèces présentes qu’à cet endroit dans la province de Québec.
Au cours des journées de recherche active du mois d’avril, j’ai pu observer plusieurs espèces. En voici quelques une en photo.
Voici la plus grosse tortue serpentine qui m’a été permis de voir. La tortue peinte est adulte. J’ai essayé de la mesurer avec le manche de mon épuisette mais il était trop court….
Au printemps lors des chaudes journées ensoleillé, il n’était pas rare de tomber sur une tortue en train de se faire chauffer sur le sol. Les tortues loin de l’eau vont généralement rester sans bouger en attendant que l’intrus passe son chemin.
Le suivi télémétrique a débuté au début du mois de mai. Cela consiste à localiser les cinquante tortues à tous les 3 jours et ce dans 5 secteurs différents. Pour se faire on était 5 personnes. Nous avons pu observer encore une multitude de faune en plus des milliers de mouches à chevreuils, je n’en ai jamais vu autant.
Comme nous restions près de la rivière des Outaouais, j’ai aussi profité de mes temps libres pour observer les espèces présentes dans ce milieu. J’ai eu la chance d’observer 3 tortues musquées. Elles ne sont vraiment pas facile à voir étant très petite et préférant les milieux sursaturés de plantes aquatique. C’est pour cette raison qu’il est préférable de les chercher au printemps. J’en ai aussi observé une à la fin octobre.
Il y a aussi énormément de tortues géographiques dans ce coin. J’ai pu en observer beaucoup en canot et même en apnée. C’est vraiment une activité intéressante à faire et je le conseille à tous. Il faut parfois user de ruse pour s’approcher des tortues qui basquent car l’espèce est très craintive et plonge rapidement. La technique que j’ai utilisée était de me transformer en buisson flottant.
Au mois de juin, le suivi des femelles se faisait à tous les jours afin de pouvoir surveiller la ponte. À cette période de l’année, il est très facile d’observer les femelles de plusieurs espèces pondant malheureusement sur les abords rocheux des routes.
Remarquez les empreintes de tortue dans le sable d’un site de ponte protégé.
J’ai passé presque 3 heures à observer cette tortue pondre, du début jusqu’à la fin. Elle a pondu 9 œufs mais j’en ai vu une avec 19! C’est un peu triste de voir l’effort qu’elles mettent dans la ponte compte tenu du nombre de nid qui se font prédatés ou dans ce cas-ci compactés. J’ai au mois protégé l’adulte, qui est le plus important. La mortalité de plus de 5% des adultes d’une population équivaut à la disparition de cette population. J’ai vu plusieurs tortues écrasées par des véhicules mais moins que j’aurais imaginé.
Plusieurs serpentines ont été vues en train de pondre le long de cette voie ferrée
Encore une fois c’est facile pour un prédateur de la repérer.
La reproduction de la tortue semble s’effectuer en majorité à l’automne mais j’ai quand même observé une copulation au printemps très tôt. Sur cette photo, vous pouvez constater que l’émetteur ne semble pas nuire. J’ai aussi vu des femelles avec émetteur en copulation.
Malgré la majorité des nids ayant été prédatés, certaines tortues ont eu la chance de voir la lumière du soleil.
Sinon voici d’autres photos représentant mon travail quotidien et certains habitats.
La couleuvre d’eau est sans doute ma préférée. J’ai pu en voir beaucoup et de très grosses.
Avant d’avoir de mauvais commentaires, je dois dire que j’étais en congé cette journée là d’où ma position
Si vous avez des questions, j’y répondrai avec plaisir!